article écrit par Amélie Latour, flamande de Flandre française.
Cet épisode étant une sorte de suite de mon article Les Télévoyages d'Amélie 14 : Mon Pays de Flandre, il vous est conseillé, si ce n'est pas déjà fait, de lire avant cet épisode pour connaître l'histoire de mon doux pays de Flandre
Cet épisode sera un peu particulier, contrairement aux épisodes que je fais habituellement, celui ci se veut plus comme un recueil de nombreux contes, histoires et légendes de Flandre sans qu'il n'y ait de continuité entre les différentes parties. Vous pouvez donc le lire partie par partie, voir passer certaines sans que cela ne vous pose de problème. Sur cela je vous souhaite une bonne lecture.
La Mare au Diable est un lieu se trouvant dans le village de Pitgam, qui se trouve en Flandre française et donc dans le département du Nord
Carte indiquant l'emplacement de Pitgam en France
Dans ce village se trouve cette mare nommée la mare au Diable.
Photo de la mare au Diable
La légende de cette mare est la suivante : il était une fois dans la ville de Pitgam vivait un homme nommé Carl. Carl était quelqu'un qui n'était pas spécialement beau et il n'avait pas de fortune. De ce fait, Carl était bien seul car par sa banalité il passait inaperçu pour ses compatriotes et personne ne prenait attention à lui. Carl était ainsi très malheureux, le curé de l'église de Pitgam, l'église Saint-Folquin, le prit en pitié et lui offrit le métier de bedeau de l'église.
église de Saint-Folquin à Pitgam
Le bedeau est celui qui est chargé de s'occuper de l'entretien de l'église. Cependant, Carl était toujours malheureux et bien seul, car malgré tout le travail de Bedeau ne lui permettait pas d'être moins transparent auprès de ses compatriotes.
Un soir, alors que Carl ruminait son malheur devant l'église, le Diable apparut devant lui.
Représentation du Diable que je mets ici en guise d'illustration
Carl le reconnut directement.
Le diable dit alors à Carl : Je viens faire ton bonheur.
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Effectivement, à peine eut-il signé le parchemin et que le diable se fut éloigné qu'un puits de pièces d'or tomba à ses pieds. Carl était devenu riche et cette richesse soudaine fit de lui un sujet de discussion et d'intérêt. Il put ainsi commencer à passer de bons moments avec certains de ses compatriotes, il eut même durant cette période de nombreuses histoires d'amour avec des femmes même s'il ne se maria jamais. Carl passa ainsi 10 ans de bonheur à profiter des petits instants de la vie avec les autres habitants de Pitgam. Après ces 10 ans, le Diable revint et dit :
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--Comment cela… Dix ans déjà ? répondit Carl -- Oui regarde le parchemin, regarde, il a été signé il y a 10 ans et tu dois maintenant me suivre -- Je ne vois pas clair à mon âge, je suis vieux, le parchemin n'est pas en pleine lumière, on va aller à l'église. À l'église là, au-dessus du bénitier (l'endroit en entrée d'une église contenant de l'eau bénite (de l'eau bénite par le curé) que l'on utilise pour faire son signe de croix lorsque l'on rentre), il y a une torche qui brûle tout le temps, on regardera le parchemin. --Ah ben, si tu veux, Carl, ce n'est pas un problème du tout
Photo d'un bénitier
Le Diable et Carl entrèrent dans l'église
À l'entrée de l'église, au-dessus du bénitier, il y avait cette torche allumée qui pourrait permettre de voir le Parchemin à la lumière.
Carl prit le parchemin et le fit tomber dans le bénitier (selon les versions, soit il le fait exprès soit non). En tant que document diabolique, lorsqu'il tomba dans le bénitier, le parchemin brûla et le Diable ne put apporter de preuve que Carl devait le suivre en enfer. Carl était ainsi libre.
Le Diable, en grande colère, sortit de l'église en courant, tapant du sabot sur le sol. Au centre du village, il tapat alors du pied si fort que la terre s'entrouvit, formant un grand trou qui permit au Diable de rentrer en enfer. C'est depuis ce temps qu'aidé par les légères pluies qui peuvent arriver dans la région que le trou est devenu la mare au Diable.

Position de Lille, la capitale de la Flandre française
En l'an 620, le prince de Dijon, Salvaert et sa femme Ermengaert, alors enceinte, avaient perdu leurs terres et partaient s'exiler en Angleterre. Leur voyage les mena en Flandre.

Carte du comté de Flandre
À la tombée de la nuit, ils durent faire halte là où une rivière, la Deûle, se transformait en un marais.
Ils firent halte ainsi dans une forêt surnommée par les habitants la forêt sans merci. Le nom de cette forêt venait des atrocités commises par le seigneur local, le géant Phinaert, un guerrier sanguinaire et impitoyable.
La nuit, Phinaert attaqua le convoi de Salvaert pour en piller les richesses. Durant cette attaque, Salvaert fut tué mais Ermengaert réussit à s'enfuir grâce à sa suivante qui l'avait jetée au préalable dans un buisson, Elle fut ainsi protégée et elle put fuir avec sa suivante jusqu'à la maison d'un ermite à côté de la fontaine de Saulx (qui a donné son nom à une rue de Lille).

Rue de la Fontaine de Saulx

Gravure de la fontaine de Saulx
Ermengaert accoucha alors d'un petit garçon, Lyderic. Pour protéger son fils de Phinaert qui la poursuivait, elle confia son fils et un peu d'argent à l'ermite pour qu'il puisse élever Lyderic et l'amener en Angleterre (plus exactement au royaume de l'Essex) pour que Lyderic soit en lieu sûr et puisse un jour venger sa famille.

Carte du royaume de l'Essex
L'ermite partit alors. Finalement Phinaert retrouva Ermengaert et sa suivante. Il les captura alors.
Les années passèrent et Lyderic grandit à la cour du royaume de l'Essex et devint un beau jeune homme. L'ermite lui raconta l'histoire de sa famille, lui disant que l'heure était venue pour lui de réaliser sa destinée.
Lyderic partit à la cour du roi Dagobert à Soissons.

Portrait de Dagobert Ier, roi des Francs
Il demanda au Roi de pouvoir défier Phinaert dans un duel judiciaire. Le bon roi accepta et le 15 (ou le 19 selon les versions) juin 640 se tint ce duel sous la supervision du roi.

représentation d'un duel judiciaire
Lyderic sur un cheval blanc fit face à Phinaert sur un cheval noir. Au signal du roi, les deux chevaliers avancèrent avec leurs lances qui se brisèrent sous le choc. Cela les obligea à continuer le combat à pied. Lyderic, agile, évita les attaques de hache de Phinaert, cependant, de colère, Phinaert lança un grand coup qui détruisit le bouclier de Lyderic. Finalement, Lyderic rapide parvint à déstabiliser le géant et lui donna un coup décisif avant de l'achever.
Lyderic récupéra alors les terres de Phinaert et libéra sa mère. Sa victoire apporta grande joie aux habitants et l'on rasa la forêt sans merci pour bâtir dessus une ville, une ville entourée par les eaux. Une ville qui fut appelée Insulae (l'île) qui devient par la suite, la ville de Lille.
Lors des processions des géants (dans le folklore de la Belgique et des Hauts-de-France, le géant est une figure gigantesque qui représente un être fictif ou réel). Hérité de rites médiévaux, la tradition veut qu’il soit porté, et qu’il danse dans les rues les jours de carnavals, braderies, kermesses, ducasses et autres fêtes. Les géants sont appelés Gayants en flamand roman (ce que l'on appelle plus couramment le Ch'ti où le Rouchy et qui est la langue historique de la Flandre romane, la partie de la Flandre où l'on parlait une langue romane) et Reuze en flamand (qui est ici un mot féminin) à Lille pour sortir les géants aux images de Lyderic et de Phinaert.

Gravure d'une procession de Gayants de Lille datant du 15 mai 1858

photo du géant représentant Phinaert

Géant représentant Lyderic

Lyderic et Phinaert représentés au pied du beffroi de la mairie de Lille
Voici l'origine historique des symboles des villes de Merville, d'Estaires et de La Gorgue.

Position du village de Merville

Position du village d'Estaires

Position de La Gorgue
Cette histoire date 16ème siècle, à l'époque la Flandre fait partie des Pays bas Espagnols.

Carte des Pays-Bas bas espagnols
Nous sommes à cette époque, en pleine période de trouble avec le début du protestantisme.
En 1566, le 15 du mois d'août, à Estaires, après une messe faite en flamand et en flamand roman (où Ch'ti ou Rouchy selon le terme que vous préférez), les protestants voient le défilé religieux et plus précisément le dais (issu du tissu servant à protéger un personnage important et qui est religieux).

Exemple de Dais
Les protestants ont donc l'idée de caricaturer cette cérémonie. Ils amènent donc un baudet (un âne en flamand roman) sous le dais.

Depuis ce temps-là, on a le souvenir du Baudet d'Estaires.
C'est aussi durant cette période que les gens d'Estaires, dans le but de se moquer des gens de Merville, ont eu l'idée de mettre un chat (un caou en flamand roman), animal traditionnellement associé à la diablerie, dans le tabernacle de l'église de Merville (l'endroit où le prêtre met les hosties pour la cérémonie du Saint-Sacrement où les chrétiens reçoivent l'hostie chargée de symboliser le corps du Christ).

Exemple de Tabernacle
Les gens d'Estaires ont fait de leur Baudet un géant sans oublier de rajouter en petit, le caou de Merville pour se moquer du petit village de Merville

Le Baudet d'Estaine
Les gens de Mervilles ont donc réagi et ont fait un grand géant symbolisant le Caou de Merville.

Le Caou de Merville
Ce Caou voyage d'ailleurs lors de la fête des Chats dans la ville d'Ypres (en Flandre belge), appelée Kattenstoet en flamand (littéralement le cortège des chats) (cette fête commémore la vieille tradition qui était de jeter des chats du haut de la tour des Halles aux draps ; de nos jours, on ne jette plus que des chats en peluche de cette tour).

Position d'Ypres en Belgique

Photo de la fête des Chats à Ypres

Photo de la fête des Chats d'Ypres datant des années 1950

Le Halle des Draps d'Ypres avec la tour
Durant la même période que celle du Baudet d'Estaires, les protestants de la ville de La Gorgue ont pris un Magot (c'est encore une fois du flamand roman et cela veut dire un bouc ), ils l'ont promené dans l'église de La Gorgue.
Depuis ce jour, le Magot de La Gorgue représente la ville.
Les tours du Klap Houck sont des tours se trouvant à côté de l'abbaye de Saint Winoc, une ancienne abbaye ayant disparu durant la Révolution française. Elle se trouve près de la ville de Bergues

Gravure de l'abbaye de Saint-Winoc telle qu'elle était au 17ème siècle

Position de la ville de Bergues
Au Moyen Âge, l'abbaye est très prospère et assez riche. Les moines souhaitaient alors bâtir des tours pour montrer la prospérité de leur abbaye.
Alors pour bâtir ces tours, les moines ont organisé un grand concours pour rechercher le noble architecte qui pourrait les bâtir. Ils ont fait venir des architectes de très loin. Citons un qui serait venu depuis la ville de Pise, qui est actuellement en Italie. Il était réputé pour une grande tour qu'il avait fait construire, mais sans que l'on sache pourquoi, les moines l'ont refusée. Finalement le concours a tourné en la faveur d'un architecte flamand du coin.
La raison de ce choix vient de plusieurs raisons. Déjà on le connaissait et donc on savait qu'il était doué en la matière et puis il avait modéré ses prix, ce qui pour un Flamand est assez exceptionnel, pour le souligner. Il avait dit avoir fait cela pour les bons pères. Le cout ne fut en effet pas très élevé.
Quand l'ouvrage fut terminé, tout le monde s'extasia devant l'ouvrage de l'architecte.

Les tours telles qu'elles sont actuellement
Tout le monde était heureux mais il y avait un grognon. Le grognon a dit qu'une des tours n'était pas droite.
L'architecte a dit : << Mais c'est parce que vous ne voyez pas clair, monsieur, vous êtes trop près, vous ne pouvez pas voir si c'est droit ou si ce n'est pas droit. Transportons-nous en dehors de Bergues, sur la route, il y a une petite hauteur.>>
Tout le monde a alors entrepris le voyage vers la petite hauteur et a montée sur la petite colline.
En haut, tous les regards convergèrent vers les tours et les tours sont bien droites.
À ce moment-là, l'architecte qui n'avait rien dit, il prend la parole et il dit : Ik Klaep ook, ik Klaep ook.

Représentation de la scène
Cela veut dire je parle aussi en flamand.
Les gens ont alors dit : Mais bien sûr, un architecte qui fait de beaux bâtiments et qui parle, c'est notre ami.
Et tout le monde a chaleureusement félicité l'architecte.
Les Moëres (à prononcer Moure) est une région (et actuellement une petite commune avec un petit village) dont le nom signifie marais en flamand.

Carte des Moëres
L'origine du terme de marais pour les Moëres vient du fait qu'au Moyen Âge, cette région était une petite élévation qui s'est effondrée. Cela a donné un creux qui a provoqué la formation d'un marais.
Cependant durant la première moitié du XVIIème siècle, les Moëres furent asséchés avec des watergang (des conduits d'eau), des moulins.
Cependant durant cette période, la deuxième moitié du XVIIème siècle, la conduite des opérations militaires entre la France et l'Espagne a fait que les écluses qui retenaient l'eau du côté de Dunkerque et de Nieuwpoort, écrit aussi Nieuport en français)

Carte indiquant Nieuwpoort

Carte indiquant la position de Dunkerque
Les Moëres se sont alors retrouvés inondés.
Des brigands ont alors vu qu'il y avait un clocher d'église qui dépassait au-dessus de l'eau et qui ferait une bonne cachette pour eux. Ainsi ces brigands eurent une bonne cachette. Au début ils n'étaient que 3, puis la renommée de cet endroit fit qu'à la fin ils étaient 8 brigands à utiliser cet endroit pour cacher leur butin. Et donc ces brigands, la nuit, partaient faire des vols et des rapines dans la région et y revenaient au petit matin pour en profiter bien en sécurité.
Un jour le ciel les punit, en effet alors qu'ils étaient dans le clochet non immergés, un jour la barque qui leur permettait de rejoindre la rive disparut. Ils étaient alors prisonniers, ils sont morts de faim. Ils sont morts de faim car malgré le fait qu'ils aient appelé à l'aide les gens du coin, on dit qu'ils ne les entendaient pas bien, surtout parce qu'ils ne voulaient pas les aider. C'est comme cela qu'ils sont morts dans la tour.
Finalement les Moëres seront réasséchées et l'église sera rasée, faisant qu'il ne reste plus que la légende pour rappeler cette église. Mais ce n'est pas tout, on dit que mêlés au vent le soir dans les Moëres se retrouvent les cris des diables des Moëres, de Moeren duivels en flamand, les cris des âmes des 8 bandits cherchant désespérément le moyen d'atteindre le ciel.
Nous allons maintenant parler d'une créature de la mythologie flamande, le Nekker (à prononcer nekkre). Elle est particulièrement connue dans la ville de Bergues.

représentation du Nekker
Il s'agit d'une divinité des eaux, un monstre vivant dans l'eau et qui, de temps en temps, sort de l'eau brusquement pour saisir le malheureux qui se promène au bord de l'eau. Il le saisit, il le prend avec ses bras fourchus, dans ses mains crochues et il l'emmène tout au fond de l'eau et là le malheureux sait qu'il va mourir, il va mourir sous les attaques de ce monstre de l'eau.
Le Nekker a la forme d'un animal sauvage avec des bras crochus, des mains fourchues et il est capable de changer de forme pour prendre celle d'un serpent pour s'enrouler autour de sa victime et ainsi bien la tenir lorsqu'il l'amène au fond de l'eau. Il choisit généralement pour victimes de vilains enfants. Le Nekker, avant de saisir sa proie, il hurle et mugit dans l'eau. On raconte que les bruits de l'eau que l'on peut entendre autour de Bergues, ce ne sont pas les bruits de l'eau mais les cris du Nekker qui cherche sa proie.
L'histoire raconte qu'il y a longtemps, dans le village de Carrouselberg (un village inventé), un ogre semait la terreur. C'était un immense et large bonhomme dont la barbe noire et les sourcils fournis dissimulaient les traits du visage.
Plusieurs fois par ans, l'ogre sortait de sa tanière et grimpait à pas de loup sur la colline pour attraper par la fenêtre des maisons du village des enfants en train de dormir. Chaque jour, la menace de l'ogre planait et chacun avait peur de quand il frapperait.
Un soir, l'ogre tendit le bras à travers une fenêtre ouverte pour attraper un bambin et l'attraper, Cependant son père, qui ne dormait que d'un œil à cause de la menace, se réveilla et bien vite vit que l'Ogre enlevait son fils. Hors, depuis la mort de sa femme, son fils était tout ce qui lui restait de famille.
Le père commença à se battre avec ses poings et même si il mit en difficulté l'ogre, il était frêle par rapport à la puissante créature. Il s'essoufla rapidement et comprit vite que ce n'est pas de cette manière qu'il pourrait sauver son fils bien-aimé.
L'homme, un paysan, connaissait à côté du champ où il travaillait et à la lisière de la forêt. Un petit jardin que lui seul connaissait, un endroit où il allait pour faire une pause lors de dures journées de labeur. C'était un merveilleux jardin où poussaient baies et fruits, ce que la nature donnait de mieux par saison.
Le paysan parla alors de ce lieu à l'Ogre, lui promettant que les saveurs qu'ils gouteraient dans ce lieu lui feraient lâcher son fils.
L'Ogre accepta, curieux de cette information. Tenant toujours l'enfant, l'Ogre, accompagné de l'Homme, arriva dans ce jardin aux mille saveurs.
Arrivé, l'Ogre fut subjugué par les merveilleuses couleurs des fleurs, que l'on pouvait voir malgré l'obscurité de la nuit, les belles formes des fruits et leur odeur.
Il prit alors un fruit et le goûta.
L'Ogre tomba à genoux en larme, il relacha sur le coup l'enfant qui courut dans les bras de son père.
L'Ogre dit alors qu'il n'avait jamais rien mangé d'aussi bon et promit à l'homme et à l'enfant que plus jamais il ne mangerait d'enfant.
Plus jamais le village de Carrouselberg n'eut à craindre l'Ogre.
On dit que l'homme et l'enfant, surpris finalement par sa bonté, allaient de nombreux soirs pour partager avec lui les belles saveurs du jardin.
L'histoire raconte qu'une grande sécheresse s'abattit sur la région et le jardin merveilleux se dépérissait rapidement.
La sécheresse dura et une famine commença. Sans ces fruits chéris, l'Ogre se laissa mourir.
L'homme et l'enfant enterrèrent sa dépouille dans le jardin. Quelques jours après cet enterrement, la nature reprit avec une vigueur jamais connue dans toute la région.

Représentation de l'Ogre de Carrouselberg
Guillaume de Rubrouck est un moine franciscain né dans le petit village de Rubrouck dans le Nord de la Flandre française dans les années 1210 à 1220.

Position de Rubrouck au sein du département du Nord

Actuel presbytère de Rubrouck
Et Guillaume de Rubrouck a fait un voyage légendaire. En effet, Louis IX, dit Saint Louis, roi de France, après l'échec de sa croisade en 1249, s'est installé en Terre sainte (le royaume de Jérusalem (l'État croisé formé autour de Jérusalem à la suite de la première croisade)) de 1250 à 1254, il a alors réorganisé la présence des Croisades en Terre sainte, et a cherché un moyen pour protéger la Terre sainte face aux émirats musulmans voisins.

Carte des États croisés à la suite de la première croisade avec le royaume de Jérusalem

Tableau de Saint Louis
Saint Louis eut alors une idée , prendre à revers ces émirats, en s'alliant à leurs ennemis, les Mongols. Il dit alors à Guillaume de partir en Mongolie, officiellement pour évangéliser mais en réalité tu t'arrangeras pour discuter avec le grand Khan pour former une alliance entre croisés et Mongols contre les émirats musulmans. Alors Guillaume partit en 1252-1253 pour la Mongolie.

Carte de l'empire mongol
D'abord il partit à Constantinople et puis il est parti vers la Mongolie. Il discute alors avec des marchands venues de régions de l'actuelle Italie pour connaître le chemin.

Guillaume de Rubrouck partant pour la mongolie
Il part alors vers la Crimée et puis prend la route vers l'est jusqu'à Karakorum, la capitale à l'époque de la Mongolie.

Position de la Crimée

Position de Karakorum en actuel Mongolie
Guillaume finit par rencontrer le grand Khan. Le Grand Khan accueille de manière aimable Guillaume mais refuse l'alliance entre la Mongolie et les croisés.
Guillaume, malgré cela, profite de sa venue dans la région pour bien prendre en note tout ce qu'il voit. Il a fait alors un manuscrit avec des dessins et des descriptions de la vie des Mongols.
Il rentra alors par l'actuelle Syrie pour rejoindre le royaume de Jérusalem en 1255.
Puis il prit le chemin de la France pour aller retrouver Saint Louis et lui remettre son fabuleux manuscrit expliquant en détail la vie des Mongols de cette époque.
En son honneur, un musée sur la culture mongole et sur Guillaume a été construit à Rubrouck





Musée en l'honneur de Guillaume à Rubrouck

Le géant de Guillaume de Rubrouck est au centre
Le village de Rubrouck est grâce à cela jumelé avec le village de Bulgan en Mongolie depuis 31 ans. Et ce jumelage a permis en 2019 une grande cérémonie avec des envoyés de Mongolie qui ont fait découvrir leur culture aux visiteurs pendant la journée grâce aux contes, pendant que défilaient les géants de la ville, dont celui de Guillaume de Rubrouck.
Pour cette histoire, nous nous retrouvons dans la petite ville de Bailleul pour parler de quelques chapelles de la ville.

Photo de Bailleul

Emplacement de Bailleul
Commençons par la chapelle à Saint-Donat,

La chapelle à Saint Donat
Donat c'est du flamand, Donat vient de Donder, le tonnerre et Saint Donat sert à protéger de la foudre et du tonnerre.
On prit alors Saint Donat pour que la foudre épargne les champs et les animaux.
D'ailleurs si vous regardez la chapelle, vous verrez qu'il y a dessus une devise en flamand qui signifie en français, "Protégez-nous du tonnerre, de l’orage. Saint Donat, priez pour nous"

La devise en question
Pour la deuxième chapelle, allons découvrir une chapelle mythique, la chapelle à Saint Gangoen.

Photo de la chapelle à Saint Gangoen
Le Flamand, quand il bâtit une chapelle, s'est un peu intéressé. Le saint doit pouvoir l'aider, on a Saint Donat dont on a parlé mais on peut aussi citer Saint Roch qui doit protéger des maladies des animaux. Sauf que des fois, on peut avoir peur d'avoir oublié de prier un saint, alors pour résoudre ce problème, les Flamands et Flamandes ont trouvé la solution, ils ont inventé un saint à prier pour que tout aille bien, Saint Gangoen. Gangoen qui vient de gaan goed en flamand ce qui veut dire aller bien. Littéralement Saint Gangoen, c'est Saint Aller bien. Donc on va le prier pour que tout aille bien.
Cependant, Saint Gangoen n'est pas infaillible pour que tout marche bien, donc pour régler cela, pour se protéger des cas où Saint Gangoen faiblirait, la flamande où le flamand n'a qu'à suivre la route vers Outtersteene, un hameau de Bailleul, aller jusqu'à Outtersteene. Et à la sortie d'Outtersteene, il y a la chapelle à Sainte Rita, la patronne des causes désespérées.

Chapelle à Sainte Rita
Nous continuerons maintenant à la découverte du pays flamand dans le mont des Cats.

Vue du mont des Cats depuis Steenvoorde

Position de Steenvoorde dans le département du Nord
Nous allons parler de la chapelle de la Passion du mont des Cats

Chapelle de la Passion du mont des Cats
Il y a bien longtemps, à l'emplacement de la chapelle, il y avait un ermitage qui fut déplacé sur une autre partie du mont. Il fut alors laissé un crucifix qui fit l'objet d'une grande adoration. C'est pour cela que fut construite pour le protéger une chapelle. La chapelle de la Passion du mont des Cats. On a alors installé le crucifix au-dessus de l'entrée d'un petit caveau dans lequel on a mis un Christ et on a alors mis une grille pour fermer l'entrée du caveau.
À cela, on peut rajouter la légende qui associe à ce crucifix un pouvoir de guérison.
Et donc lorsque l'on est malade, il est de tradition d'aller accrocher un chiffon à la grille du caveau dans la chapelle mais il ne faut pas l'accrocher trop fort. En effet, il faut que le chiffon puisse tomber, car quand il finit par se décrocher et tomber, alors la fièvre de la personne malade tombe aussi.

Photo avec le crucifix dans la première image, photo du christ se trouvant l'intérieur et en dernier une photo de la grille avec les chiffons accrochés dessus
Ainsi se conclut ce petit recueil de quelques contes, histoires et légendes de ma Flandre chérie, j'espère que j'ai réussi à vous transmettre ce sentiment qui m'anime quand je parle de la terre flamande ! Ce sentiment d'amour envers ma terre natale !
La prochaine fois que vous passerez en Flandre, pensez à ces contes et à l'histoire de ma belle Flandre loin des clichés que nous pouvons avoir dû à l'image que nous ont donnée certains films, pourtant j'en suis sûr fait avec toute les meilleures attention du monde, ( je pense à Bienvenue chez les Ch'tis qui donne cette image que nous sommes culturellement quasiment uniquement lié au bassin minier et de la langue Ch'ti ( qui déjà pose problème car le film a été tourné à Bergues, une ville où l'on a quasiment exclusivement parlé le flamand occidental et non pas le flamand roman et que Bergues n'a jamais fait partie du bassin minier) alors que notre histoire est plus longue que cela, que nous sommes en réalité d'une grande richesse culturel dans le Nord Pas de Calais, nous sommes des flamands, des hennuyers, des cambrésiens, des boulonnais, des artésiens, des calaisiens, chacun avec son histoire qui le rend unique, mais aussi unis par notre histoire commune au sein des états Bourguignons, au sein des Pays bas espagnol, voici la vision que j'ai de mon Nord pas de Calais natal et c'est cette vision que j'aimerais vous donné ) ! Personnellement, je ne me retrouve pas dans le terme Ch'ti issu de l'histoire récente de la région et qui oublie notre longue histoire. Le terme Ch'ti est d'ailleurs récent, il date de la Première Guerre mondiale et était utilisé par les Poilus pour désigner les locuteurs de la langue ch'ti que j'appelle pour ma part le flamand roman où le rouchy selon l'origine du locuteur ( le Rouchy pour le Hainaut et le flamand roman pour la Flandre romane). Le choix de ce terme vient des expressions flamandes romanes telles que Ch'ti là qui veut dire celui-là et qui étaient très utilisées par les soldats de Flandre romane, ainsi que ceux de nos voisins du bassins minier du Pas-de-Calais et du Hainaut français ( le Hainaut français c'est le département du nord auquel on retire la Flandre française ainsi que l'arrondisement de Cambrai) et qui ont fini par être associés par les locuteurs de la langue du bassin minier. De plus, le terme Ch'ti dans l'esprit donne l'impression d'une unité du Nord-Pas-de-Calais autour de cet seul héritage récent minier, alors qu'enfant personnellement je me sentais plus proche d'endroits comme Ypres en Belgique (dans la province de Flandre-Occidentale) que d'Arras (la capitale du Pas-de-Calais). Bien sûr c'est mon ressenti personnel, et je sais que dans ma famille elle n'est pas la même pour tout le monde et c'est normal, chacun à son ressenti personnel (certains même considèrent qu'ils n'ont aucun lien avec une seule région de la France et ce n'est pas un problème, le sentiment d'appartenance à une région doit être un sentiment personnel naturel non forcé, le sentiment d'appartenance doit être selon moi un cri du coeur, des larmes d'être à la maison que vous ressentez lorsque vous êtes sur votre terre) mais personnellement, jamais vous ne m'entendrez dire je suis une Ch'ti, je suis une Ch'timi,car non je ne suis pas une ch'ti, je suis flamande, je viens de ma belle terre de Flandre pour laquelle j'ai un profond attachement.
Ik hou van mijn kleine Vlaanderenland ( je t'aime mon petit pays de Flandre en flamand)
J'espère qu'il vous aura plu !